Janette Bertrand me surprendra toujours. Dans son livre La vieillesse par une vraie vieille, que l’on peut se procurer au CFP, elle écrit sur les vieux plutôt que sur les personnes âgées, car elle déplore les euphémismes.

Directe, franche et vraie, elle décrit ce qu’elle voit et expérimente. Janette affirme vouloir vivre sa dernière décennie dans la joie, en profitant de chaque instant, malgré les grandes douleurs physiques qui la handicapent. Selon elle, nous avons peur de vieillir parce que la société nous renvoie des images négatives des « vieux ». Janette veut changer cette image. Elle y réussit merveilleusement bien. Elle me sert le modèle d’une femme âgée heureuse et épanouie. J’aime beaucoup le secret de sa longévité : aimer, être aimée, avoir un but, des projets, une raison de vivre et demeurer active. Pour elle, cela veut dire écrire et enseigner pour faire profiter de son savoir aux autres.

Ce qui me plaît le plus de son ouvrage : sa philosophie du bonheur qui se cache dans les petits plaisirs du quotidien, à savourer quand ils passent et pendant que l’on vit encore. On doit saisir la joie là où elle se trouve. Le bonheur, c’est encore un état d’esprit, une manière de penser que nous pouvons acquérir et cultiver tout au long de notre vie. C’est aussi une disposition et une décision. Moi-même je me souviens du jour où j’ai décidé d’être heureuse. À partir de ce moment-là, j’ai repris du pouvoir sur ma vie et suis devenue plus résiliente.

Écrire et transmettre ce qu’elle connaît du bonheur est devenu sa raison de vivre. Trop jeune pour être inactive, s’émerveiller d’un rien, compter ses bonheurs, voilà notre Janette ! Je l’admire pour tout ce qu’elle a fait pour la condition féminine et le Québec. Tournée vers les autres, elle manifeste un insatiable intérêt pour le genre humain, la passion de sa vie.

Je ressors de ma lecture enrichie. Mais comme l’exprime Janette à la fin du bouquin, j’éprouve de l’inquiétude pour l’avenir des québécoises à cause de la porno, la prostitution, le viol, le harcèlement, la violence faite aux femmes, et tous ces accommodements déraisonnables mollement consentis au nom d’une certaine liberté religieuse. Finalement, parce que, comme le soupçonne Janette, la majorité des hommes n’en veulent peut-être pas de cette égalité.

Anne.G.

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